Dans les Pas de Cézanne (IIIème Partie) – Les Carrières de Bibémus (Version Française)
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Un des tours des sites Cézanne offerts par l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence en 2011 comprenait une visite aux carrières de Bibémus, un site où Cézanne travaillait fréquemment de 1895 à 1904. Les carrières sont situées environ six kilomètres à l’est du centre d’Aix. Ces carrières avaient été en service depuis le temps de l’empire Romain, et on les avaient utilisées considérablement pendant les 17ème et 18ème siècles. Les roches d’ochre rougeâtre et jaune qu’on y obtenait étaient utilisées dans la construction de bâtiments et monuments dans Aix et ailleurs. Mais après le 18ème siècle, l’usage des carrières tombait en raison des fissures et des poches de sable qui souvent se trouvaient dans ces roches. Vraisemblablement ces fissures et poches de sable étaient le résultat de la présence d’une haute quantité de sel dans les roches, et par conséquence aussi on ne pouvait pas utiliser le sable qu’on extrait des carrières dans la fabrication de béton. En 1885, les carrières étaient fermées et après étaient complètement abandonnées, et par conséquence Cézanne pouvait y travailler à sa volonté. En 1954, l’artiste américain George Bunker a acheté une partie des carrières. À sa mort en 1991, il l’a léguée à la ville d’Aix-en-Provence à la condition qu’elle soit maintenue comme parc public dédié à la mémoire de Cézanne et qu’elle ne serait jamais développée en entreprise commerciale. En 2006, lors du centenaire de la mort de Cézanne, la ville a ouvert les carrières au public, au même temps que les autres sites des tours sur la vie et l’oeuvre de Cézanne donnés par l’Office de Tourisme.
Lorsqu’il peignait dans les carrières, Cézanne louait un cabanon de pierre qui s’y trouvait pour éviter la nécessité de se déplacer chaque journée entre les carrières et Aix avec ses pinceaux, ses couleurs et d’autres articles. Le cabanon y reste toujours (vous pouvez cliquer sur n’importe quelle image dans ce blog pour en voir une copie plus grande):
Les carrières étaient un sujet idéal pour le style de peinture de Cézanne en se prêtant naturellement à la représentation comme collection de formes géométriques de couleurs variées. Voici des exemples:
Bien que beaucoup de végétation a poussée dans les carrières pendant la période de plus de 100 ans depuis que Cézanne y a peint, aujourd’hui on peut voir encore une grande partie de ce paysage exceptionnel:
De temps en temps pendant le tour des carrières, on peut voir des panneaux qui montrent des reproductions de tableaux des carrières peints par Cézanne, chacun placé au site où Cézanne a peint le tableau y reproduit. Ainsi on peut comparer le tableau soi-même, par exemple:
avec une vue du même lieu comme il apparaît maintenant:
Dans un des tableaux les mieux connus de Cézanne, on voit le Mont Sainte-Victoire, vu apparemment depuis les carrières de Bibémus, avec des rochers rouges et jaunes des carrières directement en avant et en dessous de la montagne:
Mais c’est intéressant qu’on ne peut pas trouver une telle vue dans les carrières. Bien qu’il y a des vues du Mont Sainte-Victoire depuis quelques sites dans les carrières, de tels rochers n’apparaissent point dans ces vues-là. Par exemple, j’ai vu la montagne pendant le tour des carrières comme ça:
Selon notre guide, la scène peinte par Cézanne n’a jamais existée en réalité telle qu’elle apparaît dans le tableau. Cézanne l’avait simplement créée en combinant une représentation de la montagne telle qu’elle apparaissait dans une partie des carrières avec une représentation de rochers qu’on ne pouvait voir que dans une autre partie des carrières. Naturellement, comme peintre, Cézanne pouvait prendre de telles libertés. Une pareille scène semblerait peut-être difficile à produire pour un photographe. Cependant avec la photographie numérique d’aujourd’hui et des outils graphiques comme Photoshop, on peut facilement assembler une telle combinaison photographique:
Cette photo est composée de parties de deux photos ci-dessus, c’est-à-dire de celle qui s’appelle “Rochers aux carrières Bibémus” et de celle qui s’appelle “Vue du Mont Sainte-Victoire depuis les carrières Bibémus.” Parce que cette photo est très semblable au tableau de Cézanne de 1897 ci-dessus, on pourrait conclure que ce tableau est en effet une combinaison de deux scènes qui n’existent qu’en différentes parties des carrières.
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Phil Haber
Copyright © 2015 Philip A. Haber